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- 5 et 6 février 1979 (Creation)
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Séminaire organisé par quelques étudiants et enseignants de l'EPFL et de l'EAUG avec Manfredo TAFURI . Pourquoi inviter Manfredo Tafuri ? Il y a tout d'abord ce premier désir : inviter Manfredo Tafuri à la discussion large de ses théories les plus actuelles. Il fallait tenter, pour cela, de révéler l'importance de son travail théorique, justifiant ainsi l'organisation d'un séminaire qui se caractérise d'abord par sa programmation partagée. Cette invitation s’inscrit à la suite d'un important travail préparatoire qui a rassemblé quelques étudiants et enseignants de Lausanne et Genève, travail dont le produit se présente sous la forme d'un dossier de textes que nous proposons comme premier cadre théorique au débat. Manfredo Tafuri, né à Rome en 1935, obtient son diplôme d'architecture en 1960. Dès 1962, après une brève activité de projet, il se consacre exclusivement à l'histoire de l'architecture. Il devient en 1968 titulaire de la chaire d'Histoire de l'architecture et fonde l'Istituto Universitario d'Architettura di Venezia qu’il dirige depuis lors. En tant que membre du conseil de rédaction de la revue italienne Casabella, il participe à la redéfinition du nouveau programme rédactionnel de celle-ci, depuis sa dernière restructuration en 1976. En Suisse, la personnalité et les travaux de Manfredo Tafuri son reconnus dès la publication d'articles dans la revue Werk puis la revue Archithèse. Sa première contribution, dans laquelle il discute la pertinence de l'apport de la sémiologie à l'architecture, remonte à 1971. Depuis 1970, Manfredo Tafuri se consacre en particulier à la formulation d'une nouvelle historiographie de l'architecture qui se définit selon une double fonction : elle doit être en premier lieu un chapitre particulier d'une histoire générale du travail intellectuel ; en second lieu, elle doit s’intégrer dans l'histoire des structures et des rapports de production. Tafuri met l'accent sur le fait que l'architecture est une forme particulière de travail intellectuel et que le travail intellectuel de l'architecte s’articule sur une gamme d'activités directement productives. Ce projet radical ne saurait être discuté dans son ensemble : nous ne proposons ici que trois questions qui seront développées par Manfredo Tafuri. Elles définissent l'entame d'un débat : - la remise en question du rôle actif de l'idéologie dans l'architecture et la crise des avant-gardes - la transformation du rôle productif du travail intellectuel de l'architecte dans la division sociale du travail et le passage du travail concret (l'architecte comme artisan) au travail abstrait (le bureau comme fabrique) - l'expérimentation et les nouvelles pratiques possibles dans un nouveau rôle du technicien producteur. l'invitation de Manfredo Tafuri est donc l'amorce d'un débat qui doit encore se dégager en Suisse. Ces questions, bien sur, dépassent le cadre spécifique que leur assigne l'espace du séminaire, mais elles constituent sans doute quelques arguments suffisants pour commencer à questionner publiquement le statut social de l'architecte en Suisse. (Pierre-Alain Croset, étudiant au DA, Diego Peverelli, EAUG)