Ingénieur, directeur des Mines et Salines de Bex, père de Louis de Vallière. Né à Lausanne le 1er juillet 1834, originaire de Moudon, il obtient son diplôme d’ingénieur à l’École spéciale de Lausanne en 1865 après une formation initiale à l’École d’horlogerie de Genève. Premier directeur de la Compagnie des mines et salines de Bex dès sa fondation en 1866, il y introduit une nouvelle technique de pompage de la saumure, relançant l’activité du site. En 1874, il ouvre à Lausanne un bureau d’ingénieur civil spécialisé en travaux hydrauliques, notamment actif dans la réalisation de la première ligne ferroviaire suisse à voie métrique (Lausanne–Echallens). Il fut également conservateur du Musée industriel de Lausanne dès 1867. Décédé à Lausanne le 18 juin 1908.
Alice Biro (née Asher) est une architecte suisse d’origine hongroise. Née en 1923 à Györ, elle grandit à Zagreb avant que sa famille ne soit contrainte à l’exil en 1941 à la suite de l’invasion de la Yougoslavie par l’Allemagne nazie. Après un passage par Ljubljana et l’Italie, elle s’installe en Suisse en 1943, où elle entreprend des études d’architecture à l’École polytechnique universitaire de Lausanne (EPUL). Élève de Jean Tschumi, elle est diplômée en 1948, devenant la première femme à obtenir ce titre dans l’histoire de l’école.
Elle poursuit sa formation professionnelle par un stage de six ans en Finlande dans l’agence d’Alvar Aalto, dont l’œuvre influencera durablement sa sensibilité architecturale. De retour en Suisse, elle travaille brièvement dans le bureau de Carl Lippert et Arnold von Waldkirch à Zurich, puis s’associe au bureau d’Edouard Neuenschwander, avec lequel elle collabore jusqu’à sa retraite en 1984. Elle participe notamment à la réalisation de projets publics d’envergure, tels que la Kantonsschule Rämibühl à Zurich (1959–1964), et construit en 1965 sa propre maison à Gockhausen.
Son œuvre comprend des concours, écoles, bâtiments culturels et immeubles de logements réalisés essentiellement dans le canton de Zurich. Sa production architecturale se caractérise par une attention marquée au contexte, aux usages sociaux et à l’intégration paysagère, dans une démarche influencée par l’héritage du modernisme organique.
En parallèle à sa carrière, Alice Biro mène des études de Lettres à l’Université, qui aboutissent en 1979 à une thèse de doctorat sous la direction de Robert Zett, consacrée au langage de l’architecture russe du XVIIIe siècle.
Membre de la Société suisse des ingénieurs et des architectes (SIA) depuis 1958 et du Werkbund suisse depuis 1965.
Jeanne Bueche est une architecte suisse, active principalement dans le Jura. Née en 1912 dans une famille protestante engagée politiquement en faveur de l’autonomie jurassienne, elle débute sa formation dans le domaine agricole sous l’impulsion familiale, avant d’intégrer l’ETHZ (École polytechnique fédérale de Zurich) où elle obtient son diplôme d’architecte en 1935. Elle fait partie des premières femmes diplômées en architecture en Suisse.
Durant et après ses études, elle effectue plusieurs stages en Europe, notamment à Stuttgart (1933) et Stockholm (1939), avant d’être rapatriée en Suisse à cause du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle elle est brièvement mobilisée. Elle collabore avec plusieurs architectes, dont son père Louis Bueche, Rino Tami et Hans Brechbühler, puis ouvre son propre bureau à Delémont en 1944, année où elle se convertit au catholicisme.
Son œuvre est dominée par des projets religieux : chapelles, églises, oratoires, mobilier liturgique, répartis essentiellement dans le Jura, mais aussi dans les cantons de Vaud et Berne. Elle réalise ou transforme plus d’une trentaine d’édifices cultuels. Plusieurs de ses projets intègrent des collaborations avec des artistes reconnus, tels que Fernand Léger, Coghuf ou Remo Rossi. Elle a également réalisé de nombreuses habitations privées et pris part à des concours d’architecture, dont certains non réalisés.
En 1976, elle cofonde l’Association pour la sauvegarde du patrimoine rural jurassien (ASPRUJ), dont elle est présidente de 1980 à 1989. Son action milite en faveur d’une reconnaissance élargie du bâti vernaculaire et de son intégration dans une politique patrimoniale plus inclusive.
Architecte mais aussi sculptrice, elle siège à la Commission fédérale des Beaux-Arts et entretient des échanges soutenus avec le milieu artistique. Elle laisse une œuvre à la fois ancrée régionalement et ouverte aux questionnements sociaux, religieux et esthétiques de son temps.
Fondée à Lausanne le 7 novembre 1853, l’École spéciale de la Suisse française constitue le premier établissement privé d’enseignement technique supérieur en Suisse romande. Inspirée de l’École centrale de Paris, elle est créée par Jean Gay, Henri Bischoff, Louis Rivier, Jules et Pierre-Joseph Marguet. Son objectif est de former des ingénieurs pour l’industrie, les travaux publics et les constructions civiles. En 1869, elle est rattachée à l’Université de Lausanne sous le nom de Faculté technique, avant de devenir l’École d’ingénieurs lors de la création de l’Université en 1890.
Créée en 1869 par la Loi sur l’instruction publique, la Faculté technique résulte du rattachement à l’Université de Lausanne de l’École spéciale de la Suisse française pour l’industrie, les travaux publics et les constructions civiles (fondée en 1853). Elle assure la formation des ingénieurs dans les domaines de l’industrie, des constructions civiles et des travaux publics, intégrant un enseignement théorique et pratique. La faculté bénéficie d’un soutien financier public, remplaçant le modèle privé antérieur. En 1890, lors de la transformation de l’Académie en Université, la Faculté technique prend le nom d’École d’ingénieurs.
Créée en 1946, l’École polytechnique de l’Université de Lausanne (EPUL) résulte de la réunion de l’École d’ingénieurs et de l’École d’architecture et d’urbanisme, toutes deux rattachées jusque-là à la Faculté des sciences. Installée depuis 1942 dans l’ancien Hôtel Savoy à l’avenue de Cour, l’EPUL bénéficie d’un statut d’autonomie officiellement reconnu, marquant une étape décisive dans l’histoire de l’enseignement technique supérieur en Suisse romande. Sous la direction d’Alfred Stucky (1940–1963), puis de Maurice Cosandey (1963–1977), elle renforce ses effectifs, développe la recherche et élargit son rôle dans la formation d’ingénieurs et d’architectes.
La prospérité de l’après-guerre favorise la croissance de l’institution, qui atteint plus d’un millier d’étudiants. Dans les années 1960, le Conseil d’État vaudois confie à la Commission Failletaz la mission de repenser l’Université. Le rapport recommande la création d’un campus moderne à Dorigny ; l’EPUL s’installe progressivement sur le site d’Écublens à partir de 1964. En 1969, le Canton propose à la Confédération de reprendre l’école, projet soutenu par le conseiller fédéral Hans-Peter Tschudi. L’EPUL devient alors l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), institution fédérale autonome organisée en neuf départements.
Créée par décision du Conseil d’État vaudois en 1942, l’École d’architecture et d’urbanisme de l’Université de Lausanne est inaugurée le 18 novembre 1943. Dirigée par Alfred Stucky, elle partage administration et locaux avec l’École d’ingénieurs (ancien Hôtel Savoy, avenue de Cour) tout en affirmant son autonomie. Cette création marque l’introduction de l’enseignement de l’architecture au sein de l’Université, dans un contexte de modernisation des infrastructures et de réflexion sur l’aménagement urbain. Son enseignement repose sur l’atelier, espace central d’apprentissage collectif. En 1946, l’École fusionne avec l’École d’ingénieurs pour former l’École polytechnique de l’Université de Lausanne (EPUL).
L’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) est créée en 1969, lorsque la Confédération reprend l’École polytechnique de l’Université de Lausanne (EPUL). Celle-ci trouve ses origines dans l’École spéciale de Lausanne, fondée en 1853 pour former des ingénieurs, devenue Faculté technique en 1869, puis École d’ingénieurs en 1890. En 1943, la création d’une École d’architecture et d’urbanisme élargit le champ disciplinaire ; les deux écoles fusionnent en 1946 pour former l’EPUL.
Devenue institution fédérale, l’EPFL conserve certaines caractéristiques de son héritage vaudois, comme la forte proportion d’étudiants étrangers et le lien étroit avec l’économie régionale. Dès les années 1970, elle s’installe progressivement sur le campus d’Écublens (VD), mieux adapté aux exigences modernes d’enseignement et de recherche. Traditionnellement forte en électricité et en hydraulique, l’EPFL se spécialise, dès les années 1980, dans les microtechnologies, les télécommunications et l’énergie de fusion.
L’expansion s’accélère dans les années 1990–2000 : restructuration en cinq facultés, annexion de la faculté des sciences de l’Université de Lausanne (2002), développement de pôles en neurosciences, biologie et ingénierie des matériaux.
Fondée en 1855 sous le nom d’Eidgenössische Polytechnische Schule, l’EPF de Zurich est la première haute école technique fédérale suisse. Rebaptisée Eidgenössische Technische Hochschule (ETH) en 1911, elle fut créée dans le contexte de l’industrialisation et des besoins croissants en formation supérieure scientifique et technique. Dès l’origine, l’institution comprend cinq départements (architecture, génie civil, mécanique, chimie, génie forestier), auxquels s’ajoutent mathématiques, sciences naturelles et branches générales. Des personnalités marquent les débuts, comme l’architecte Gottfried Semper, auteur du bâtiment principal, ou Jacob Burckhardt. L’EPFZ attire d’emblée de nombreux étudiants et professeurs étrangers, notamment réfugiés politiques.
À partir de 1908, elle obtient le droit de délivrer des doctorats, renforçant son profil universitaire. Son organisation en douze départements en 1924 structure durablement l’institution. Au fil du XXe siècle, l’EPFZ élargit son rôle, de la formation technique à la recherche fondamentale, avec des figures telles que Wolfgang Pauli, Paul Scherrer ou Leopold Ruzicka, prix Nobel. Après 1945, l’école connaît une expansion rapide : nouveaux instituts, campus du Hönggerberg, internationalisation. Aujourd’hui, elle reste un centre majeur de recherche scientifique et d’enseignement supérieur, intégrée au domaine des Écoles polytechniques fédérales, qui regroupe aussi l’EPFL et plusieurs instituts de recherche.
Lorsque cette dernière est réorganisée et qu'elle acquière le statut d'université en 1890, la faculté technique change son nom en École d'ingénieurs de l'Université de Lausanne. En 1946, elle est rebaptisée École polytechnique de l'Université de Lausanne (EPUL). En 1969, l'EPUL est séparée du reste de l'Université de Lausanne, et devient une institution fédérale sous son nom actuel, l'EPFL.
En 1890, lors de la transformation de l’Académie en Université, la Faculté technique prend le nom d’École d’ingénieurs. Intégrée à la Faculté des sciences, elle jouit d’une autonomie renforcée, notamment en raison de son éloignement géographique du reste de l’Université. L’enseignement s’organise autour de quatre filières : génie civil, mécanique industrielle, électricité industrielle et chimie. Parmi ses figures marquantes figurent Jules Marguet, directeur et notable lausannois, Benjamin Mayor, introducteur de la statique graphique dans l’espace, et Adrien Palaz, pionnier de l’électrification de Lausanne et des tramways. À partir de 1919, Jean Landry en assure la direction, son nom restant associé à la construction du barrage de la Dixence. Après plusieurs changements de domicile, en 1944 elle s'installe dans l'ancien Hôtel Savoy, à l’avenue de Cour à Lausanne.
L’École traverse une période difficile entre les deux guerres, mais connaît un essor considérable sous Alfred Stucky (1940–1963), constructeur de barrages. Dans un contexte de prospérité économique, les effectifs dépassent le millier d’étudiants. En 1942, elle quitte l'ancien siège pour s’installer à l’avenue de Cour, dans le terrain des Cèdres. En 1943, l’École d’architecture et d’urbanisme nouvellement créée est rattachée à l’École d’ingénieurs. Trois ans plus tard, les deux institutions sont réunies sous l’appellation d’École polytechnique de l’Université de Lausanne (EPUL), dont l’autonomie est officiellement reconnue.
Sous la direction de Maurice Cosandey (1963–1977), la recherche devient un axe stratégique. La Commission Failletaz recommande l’implantation d’un nouveau campus à Dorigny, et l’EPUL s’installe progressivement sur le site d’Écublens dès 1964. En 1969, elle est reprise par la Confédération et prend le nom d’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).